D’où vient la fraternité ? Elle se définit comme étant un lien d’amitié et de solidarité qui unit des personnes. Souvent associée au sentiment d’appartenance à une nation, à un groupe, à la famille, elle se rattache aussi souvent à l’idée de lutte et de guerre. L’idée que nous sommes tous frères peut pourtant naître autrement que dans la guerre car c’est aussi un idéal universel que prône le christianisme.
Alors que notre monde occidental ne vit plus la guerre depuis plusieurs décennies, à l’autre bout du globe d’autres continuent de vivre son horreur au quotidien, ce que rappelle l’existence de Fraternité en Irak. Mais si la fraternité se crée dans l’adversité, que l’unité d’un pays se révèle dans la guerre, comment nait la fraternité dans les pays qui ne connaissent pas les vicissitudes de la guerre, qui n’ont pas « besoin » de la fraternité ?
Quand aider son voisin ne consiste pas à le sauver des balles et des bombes mais à lui prêter de la farine pour un gâteau, comment vivre son rapport à l’autre ? Alors que ma survie physique n’est pas menacée, mon âme manifeste pourtant son besoin de sens. C’est alors qu’émerge une autre fraternité. Provenant d’une urgence différente. L’urgence d’aimer.
C’est alors que la résistance ordinaire vient remplacer la résistance guerrière. Les individus ouvrent leurs portes, ils ouvrent leur cœur, et s’attachent à faire survivre le sens dans la convivialité.
On ne veut plus seulement prêter de la farine, on veut vivre avec des gens de la rue, à l’instar de ces jeunes de l’association Lazare. On ne veut plus seulement laisser sa place dans les transports aux personnes plus fragiles, mais on veut donner son temps pour des projets qui viennent en aide aux plus démunis.
Cette recherche de fraternité a même débordé jusque dans la vie économique donnant naissance à une économie dite solidaire ou collaborative.
Derrière l’impérieuse nécessité économique et l’exigence financière, l’économie collaborative est révélatrice d’une quête de sens, de rencontres et de fraternité. On ne veut plus seulement gagner de l’argent, on veut le faire de manière utile et que cela porte du sens. C’est l’enjeu de cette économie qui au delà d’être fonctionnelle doit garder à cœur ce but ultime qui n’est pas seulement de créer de la valeur monétaire mais de créer une richesse qui n’a pas d’égal qu’est celle d’unir les personnes. L’économie devient vertueuse, et le système social toute entier entre dans un cercle vertueux où sortant de son individualisme, les individus participent à la construction d’un monde qui n’a pas besoin de la guerre, pour créer de la fraternité.
Accueillez sur Ephatta au profit de Fraternité en Irak.