Pour Sixtine, l’hospitalité chrétienne est synonyme de partage et de joie. C’est découvrir des personnes, des cultures, des origines, des traditions différentes… qui sont néanmoins unies par un pilier, la foi ! Alors pour elle, de nature autonome et indépendante, devenir « ambassadrice Ephatta » est en cohérence avec ce qui l’anime !
Après avoir terminé ses études de commerce à Tours, Sixtine est partie 5 mois en Asie du Sud-Est. C’est un projet qu’elle avait en tête depuis plusieurs années, marquée par les nombreux témoignages de jeunes ayant expérimenté des missions humanitaires dans ces régions. Aujourd’hui, c’est son propre témoignage qu’elle nous livre en avant-première.
Alors ce séjour en Asie ? Raconte-nous ! Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?
C’est au cours d’un apéritif estival parisien que j’ai rencontré une philippine de mon âge (25 ans) à qui j’ai exprimé mon souhait de partir en Asie pour y être bénévole et effectuer aussi des voyages. Cette jeune fille, qui finissait ses études à Paris, m’a spontanément invitée à passer plusieurs mois au sein de sa famille, à Manille. Ayant, comme elle, tout juste terminé mes études, j’ai d’emblée réservé mes billets d’avion pour un séjour de 5 mois aux Philippines.
Ensemble à Manille, nous avons apporté notre aide principalement au sein de deux organisations : nous étions professeurs au sein d’une école des Légionnaires du Christ (Regnum Christi), et nous étions présentes auprès d’enfants de l’orphelinat Ste Rita. J’ai eu l’occasion de participer à des actions ponctuelles locales comme la distribution de nourriture dans l’hôpital public de la métropole. Aussi, j’ai été accueillie au sein de plusieurs associations françaises locales (LP4Y, TNK Anak, ESM Manila, Mother Theresa House, etc).
Quelle a été ton expérience la plus significative/bouleversante ?
La découverte du plus grand bidonville d’Asie du Sud Est, celui de Manille, m’a bouleversée : les Philippins y résidant dans des conditions inhumaines ont pourtant des visages lumineux, rayonnants de joie. Malgré l’extrême pauvreté de leur situation, et leurs histoires personnelles terribles (violences et abus en tout genre : drogue, prostitution, viols, etc), leurs sourires sont de vrais exemples !
J’ai été très marquée par le courage et la Foi de l’Abbé Matthieu Dauchez ; ce prêtre français diocésain de Manille affronte chaque jour l’enfer des montagnes fumantes et le tragique des situations pour servir l’Eglise en évangélisant via des cours de catéchèse dans cette immense décharge à ciel ouvert.
La vie d’une ambassadrice Ephatta en Asie, ça ressemble à quoi ?
Oser faire de belles rencontres au sein des communautés chrétiennes locales !
J’ai sillonné le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie, et les Philippines. Pour ce faire, j’ai contacté les différentes communautés chrétiennes via les réseaux sociaux, et des associations françaises implantées dans ces pays. Cela m’a permis de donner du sens à mes déplacements, d’avoir un point de chute dans chaque pays, et de rencontrer des personnes intéressées et motivées par le concept d’hospitalité chrétienne, et par les valeurs qui en découlent.
Et l’hospitalité dans tout ça ? A-t-elle été une composante importante de ton voyage ? Qu’elle a été la rencontre la plus marquante ? La manière de pratiquer l’hospitalité est-elle différente d’un pays à l’autre ?
Hospitalité : partage, spontanéité, écoute, joie, humilité.
Composante importante de mon voyage : la prière. En tant que jeune femme européenne backpaker en solitaire, je me sentais et étais vulnérable… je priais davantage qu’à mon habitude (et en ressentais la nécessité !)
Mes rencontres marquantes : à Bangkok, le témoignage d’une thaï convertie de l’hindouisme au catholicisme ; à Singapour, la rencontre d’une française récemment convertie par la simple réception du SMS d’un de ses amis à qui elle proposait une soirée : « désolé, j’ai groupe de prière » ! Cette jeune pro en a d’ailleurs perdu ses piercings et s’implique maintenant dans le scoutisme en tant que cheftaine, et dans divers groupes de jeunes pros cathos !
L’hospitalité à l’étranger par des français se pratique aisément, ce qui est moins familier pour des asiatiques. Peut être que la pauvreté des pays d’Asie expliquerait que l’hospitalité par des asiatiques est moins facilement « gratuite » qu’en Europe.
Qu’as-tu appris de ce voyage ? Comment reviens-tu ? Changée ?
Je vis avec plus de simplicité, humilité et confiance.
La fidélité à l’instant présent : j’ai appris à vivre pleinement le moment présent, sans rester focalisée sur le passé, et sans être continuellement dans l’idéalisation ou la crainte de l’avenir, l’attente du futur.
Lâcher prise : ne plus contrôler les évènements, et simplement les accueillir et y réagir différemment.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Projet professionnel : je commence un contrat de travail chez Danone à Dijon, en tant que déléguée pharmaceutique.
Projet personnel : faire de mon mieux pour répondre chaque jour à la volonté de Dieu (c’est beau, n’est-ce pas ?!)
Comment vas-tu continuer à jouer ton rôle d’ambassadrice ?
J’utilise le concept ! Quelques semaines après mon retour en France, j’ai été accueillie chez des Rennais pour une nuit.
Mon futur logement dijonnais sera ouvert pour accueillir des membres.
Le bouche à oreilles au sujet de la plateforme Ephatta.
Un petit mot pour la fin ? Une anecdote que tu aimerais partager ?
– « Hello, I’m Sixtine ! »
– « Ok, and what about your name ? »