Carnets de voyage #2: Un taxi pour Tripoli

Carnets de voyage, une expérience de l’hospitalité de Paris à Jérusalem

A travers ces petits « carnets de voyage » mon intention est moins de relater notre « épopée » de Paris à Jérusalem que de rendre hommage à toutes ces personnes qui nous ont ouvert leurs portes tout au long de notre trajet.

  1. Un taxi pour Tripoli

Nous voici donc embarqués dans ce train rustique en direction du sud de la Tunisie, vers la ville qui nous rapprochera le plus de la frontière libyenne. Allons jusqu’au terminus alors ! Ce sera Gabès, au sud de Sfax.

Arrivés à Gabès, nous ne trouvons malheureusement pas de particuliers disposés à nous recevoir, la nuit étant bien avancée, et optons pour une chambre d’hôtel. Nous n’aurons que très peu profité de Gabès et de la côte, pressés que nous étions de savoir si les portes de la Lybie nous seraient ouvertes. Le lendemain, nous nous dirigeons donc en taxi collectif vers la dernière ville tunisienne avant la frontière : Ben Gardane.

A l’époque, en 2007, le régime de Mouammar Kadhafi encadrait très scrupuleusement le tourisme en Lybie. Il n’était possible d’y séjourner qu’avec un motif valable (emploi, tourisme…). Dans le cas des touristes, ceux-ci devaient passer par une agence agréée et étaient accompagnés (pour ne pas dire surveillés) par un guide local. Pour contourner cette contrainte, avant de partir nous avions trouvé un motif valable : le transit, et nous étions procurés un « visa de transit » au consulat de Paris, qui nous exemptait d’être accompagnés par un guide.

Armés de ce sésame limité à quelques jours, nous entrons – non sans appréhension – dans la Tripolitaine.

C’est conduits par un taxi que nous traversons la frontière. Il y avait beaucoup d’entrées et de sorties, des Tunisiens se rendant en Lybie ou inversement. Des Français avec un visa de transit, ça, ils n’avaient pas l’habitude. Pendant le parcours, nous discutons avec le chauffeur. Ce dernier avait une belle image de la France en raison des rapprochements diplomatiques entre nos deux pays. C’était il y a une éternité, et pourtant c’était en 2007. Depuis, le printemps arabe, la guerre, sont passés par là.

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Nous arrivons assez rapidement à Tripoli, la capitale étant située à l’extrême Ouest du pays. Une fois arrivés, notre réflexe, aussi naïf qu’instinctif, fut de contacter l’évêché, pour y demander le gîte.

Au téléphone d’un hôtel de luxe (le seul disponible après quelques recherches), nos interlocuteurs n’ont pas caché leur étonnement, peu accoutumés à recevoir des hôtes occidentaux. Les personnes qui fréquentent la paroisse-évêché de Tripoli sont (ou étaient ?) en grande majorité des personnes originaires de l’Afrique Subsaharienne ou des Philippines. Ces deux communautés s’étaient installées en Lybie avec leurs familles pour y travailler.

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La Providence nous mena à l’église épiscopale de Tripoli à l’heure de la messe. Après y avoir assisté, nous rencontrons l’évêque Giovanni Martinelli, qui nous offrit le gîte et le couvert. Le soir, nous dînons dans le réfectoire avec la communauté de prêtres et religieux, et sommes hébergés dans une chambre simple mais accueillante et paisible, comme à Tunis.

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Le lendemain, après avoir de nouveau assisté à la messe du jour, nous remercions nos hôtes et passons la journée à visiter la capitale. Ville antique. Préservée du tourisme.

Il fut enfin temps pour nous de continuer notre route le long de la Tripolitaine. Nous remercions l’évêque et la communauté chrétienne de Tripoli pour son accueil chaleureux. Nous prions pour qu’en ces temps troubles, elle puisse continuer à vivre sa foi et témoigner du Christ.

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