A travers ces petits « carnets de voyage » mon intention est moins de relater notre « épopée » de Paris à Jérusalem que de rendre hommage à toutes ces personnes qui nous ont ouvert leurs portes tout au long de notre trajet.
- TUNIS, le jour de la Saint-Louis
En 2007, jeune diplômé et employé depuis à peine un an dans un cabinet de conseil, il était à la fois trop tôt et trop tard pour prendre une année sabbatique et en profiter pour faire le tour du monde. Pas la peine non plus d’espérer de mon patron qu’il me concède un congé de deux mois pour me lancer sur les routes du « Camino » !
J’en avais fait des pèlerinages : quelques tronçons de St Jacques, Chartres, Rome, Vézelay… Mais la Terre Sainte… c’est le must ! Alors cet été de 2007, avec un ami séminariste (qui avait encore moins de vacances et plus de contraintes « professionnelles » que moi) nous nous sommes lancé un défi : rejoindre en 2 semaines Jérusalem, par la route, depuis Paris.
Arrivés au port de Marseille (par le train, certes…) après avoir salué la « Bonne Mère », nous embarquons sur un ferry en direction de Tunis.
24 heures de navigation plus tard, c’est en pleine nuit que nous arrivons au port de la capitale tunisienne. C’était un 25 août, et cela ne s’invente pas : le jour de la Saint-Louis ! Lui qui mourut précisément à Tunis au moment d’engager la huitième croisade.
Ce n’est pas dans l’esprit de croisés que nous débarquons cette nuit-là, mais de simples pèlerins à la recherche d’un hébergement. Car il est important de signaler que nous n’avions pas planifié de lieux d’étape pour l’ensemble du trajet. Trajet qui, lui-même, n’avait pas été précisément défini !
Contraints par l’horaire tardif de notre arrivée, nous n’eûmes d’autre choix que de prendre une chambre dans un petit hôtel de Tunis.
Le lendemain, ayant prévu de rester la journée pour découvrir la ville, notre premier réflexe fut d’aller visiter la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul et, tant qu’à faire, en profiter pour aller à la messe 😉 C’était un dimanche J
Après l’office, nous rencontrons le curé, étonné voire suspicieux à la vue de deux énergumènes lui expliquant qu’ils cheminent vers la Terre Sainte en traversant le Maghreb. Cette démarche était peu commune (et l’est malheureusement toujours) compte tenu des restrictions aux frontières de la Libye. Nous y reviendrons plus tard…
A notre demande d’être hébergés pour le soir, le prêtre y répond en nous orientant vers une communauté de religieuses proche de la cathédrale. Nous sommes ainsi accueillis par deux Filles de la Charité, l’une espagnole, l’autre française. Elles se consacrent à des œuvres caritatives dans la ville et aux alentours, en particulier auprès des enfants pauvres.
Elles nous ont donc ouvert leur porte, invités à dîner, hébergés avec une délicatesse qui fait honneur à leur ordre. Merci à vous mes Sœurs !
Le lendemain, après un détour par les vestiges de Carthage, nous embarquons dans un train rustique en direction du Sud du pays.
Josse,
co-fondateur d’Ephatta.com